Nous avions vu lors de notre premier article que le bouc émissaire offert a Azazel, était une sorte de cadeau, d’offrande nous permettant de repousser les accusations du yetser hara. Le Zohar a fait l’analogie entre ce bouc émissaire et le cadeau que Yaakov avait offert a son frère Essav, ceci afin de l’apaiser au point que celui ci désira continuer sa route avec Yaakov. Yaakov préféra malgré tout se séparer de son frére et partit a Soucot tandis que Essav partit a Séir
Nous nous étions demandé comment était-il possible d’offrir une offrande au yetser hara, n’est-il pas interdit d’offrir un sacrifice a une autre entité que D.? N’y a t-il pas une probleme de Avoda zara (culte idolâtre)?
Le bouc émissaire permet de définir notre camp
Au sujet de Essav, il est écrit dans Béréchit 27,40 ” Tu ne vivras qu’à la pointe de ton épée “. Ce qui interesse Essav, c’est la violence, le sang, le pouvoir, la guerre. D’ailleurs nous pouvons effectivement voir que durant l’histoire de Essav, les conquêtes, les guerres sont nombreuses. Ce qui intéresse Essav, c’est les coridas, ou pire lâcher un condamné au milieu des lions en espérant que le pauvre malheureux se fasse dévorer devant la foule. Aujourd’hui les films et jeu vidéo qui intéressent sont débordant de violence au point que l’on rend le méchant en héro. C’est presque devenu normal que les enfants voient des centaines de scènes violentes par mois.
Yaakov est quand a lui intéressé par la question de Tossefot sur la souguia de Guemara. Yaakov ressent un immense plaisir dans la spiritualité.
Il est clair que Essav et Yaakov ne partage pas les même aspirations, ils ont deux types de vie totalement différent. Le plaisir de Essav est un cauchemar pour Yaakov et inversement aussi.
Les deux boucs choisis par tirage au sort, un pour Hashem et pour Azazel, ont pour but de séparer les deux camps. Nous prenons un des deux boucs et nous l’offrons a Hashem, nous faisons tout le service du sacrifice dans le Saint, une partie du temple. Le deuxième, en revanche, nous le jetons depuis le haut de la falaise pour Essav, et lorsque l’animal se brise Essav ressent du plaisir car c’est justement ce qu’il recherche.
Les sacrifices ont pour but de se rapprocher de la Divinité, d’ou leur nom Korban qui provient de la racine Karev qui signigie Approcher
Le but du bouc émissaire que l’on offre a Azazel n’est pas de se rapprocher de lui has véchalom mais bien au contraire de définir des limites, les limites de son monde et du notre. Nous définissons le camp de Essav et le camp des juifs. Grace a ce bouc, nous disons que chacun a des aspirations différentes et que nous désirons ce qu’il déteste et nous détestons ce qu’il désire. Ainsi tout va pour le mieux pour tout le monde. Il n’y a d’accusations que si l’on partage les mêmes aspirations, mais si chacun fait sa route alors il n’y a pas lieu pour Essav de nous accuser, car nous ne lui volerons pas son plaisir car ce dernier nous dégoûte.
Qu’apprenons-nous du bouc émissaire?
Nous avions vu que le bouc émissaire permet l’expiation de toutes nos fautes (voir premier article). Il apparaît donc que l’essentiel de notre Avoda de Yom Kipour réside dans le choix du camp dans lequel nous voulons appartenir, celui de Yaakov, celui de Essav ou pire appartenir aux deux.
Aujourd’hui, il y un phénomène incroyable. Le juif essai de cachériser (rendre cacher) le plaisir de Essav. Il y a ces livres dans lesquel les personnages s’appellent Tom et Marie qui sont a la recherche d’un trésor. Nous changeons les noms en Yaakov et Sarah a la recherche du candélabre en or de leur grand père et nous avons un livre cacher laméhadrin. Autre exemple, ces films cacher ou ces cinémas cacher. Sont-ils un probleme ou pas, c’est déjà une autre question. Mais le soucis majeur et de rendre le plaisir de Essav en un plaisir cacher, soit disant parfait pour le juif.
Le juif, son plaisir doit être spirituel, son plaisir c’est la Torah. Oui certes, chacun son niveau, mais le drame serait de perdre les limites et de dire qu’il y a la Torah mais qu’il a aussi les plaisirs de Essav. “La Torah ne suffit pas, il faut être ouvert voyons…” Profiter des plaisirs cachers de Essav, ne peut en aucun permettre au juif de jouir du plaisir qui lui est réservé, la Torah. On ne peut pas jouir des deux tables en même temps. C’est ou la table de Yaakov ou la table de Essav.
Chacun son niveau, certes, mais faut bien garder a l’esprit que la table de Essav reste la table de Essav. Il faut absolument définir les limites et savoir vers quelle table nous aspirons a s’installer. Faire un petit foot tout en sachant que ce n’est pas cela le vrai plaisir, que ce foot ne devienne pas le centre de notre vie mais qu’au contraire reste éphémère voire subordonné a la Torah n’est peut être pas un soucis. Je dis peut être car cela reste malgré tout dangereux, avec le temps nous pouvons oublier l’essentiel. Si nous fréquentons le camp de Essav, nous devons garder a l’esprit que nous sommes étranger et que nous n’avons rien a faire la-bas. Nous resterons vigilant afin de ne pas nommer ce camps comme celui de Yaakov.
Mais a mon humble avis, si nous ressentons encore des besoins de goutter au plaisir de Essav, c’est tout simplement car nous n’avons pas encore goûté au vrai plaisir de la Torah. Et pour parvenir au vrai plaisir du juif, ce kiff absolu, il suffit tout simplement de ne s’adonner qu’a la Torah, et qu’a la Torah et la nous comprendrons que les plaisirs de Essav ne sont en réalité que des choses dégoûtantes.
Puissions mériter, de comprendre que nous appartenons au camp de Yaakov et que nous n’avons rien a faire dans celui de Essav.
Qu’ Hashem nous aide a définir le mal et nous préserve has véchalom de confondre les deux camps.