Choisir la bonne taille de Sefer Torah n’est pas seulement une question d’esthétique ou de budget; c’est une décision qui touche au confort de lecture, au respect des usages locaux et à la longévité du rouleau. Ce guide propose un panorama clair des formats les plus courants aujourd’hui, ainsi que des critères concrets pour orienter un choix éclairé, qu’il s’agisse d’une synagogue, d’un beth midrash, d’un oratoire ou d’un usage itinérant.
Comprendre les formats du Sefer Torah aujourd’hui
Dans la pratique contemporaine, on distingue généralement trois familles de tailles. Le format « gadol » regroupe les rouleaux de grande hauteur, souvent autour de 60–70 cm (environ 24–28 pouces), prisés pour leur lisibilité et leur présence visuelle lors des offices solennels. Le format « beinoni » ou moyen, aux alentours de 50–55 cm (20–22 pouces), est très répandu car il combine confort de lecture, maniabilité et durabilité. Enfin, les formats « katan » ou compacts, de 35–45 cm (14–18 pouces), sont pensés pour la facilité de transport et l’usage dans de petits espaces, tout en restant, lorsqu’ils sont écrits selon les règles, parfaitement aptes à la lecture publique.
Au-delà de la hauteur, d’autres dimensions influencent l’expérience. La largeur des colonnes, la taille des lettres et le nombre de lignes par colonne (souvent 42 dans de nombreuses traditions, parfois davantage selon les communautés) conditionnent la lisibilité. Un sofer peut ajuster l’espacement et les marges pour équilibrer clarté et compacité, mais un rouleau trop petit impose des lettres plus fines, exigeant une écriture particulièrement maîtrisée et une lecture attentive.
Le poids varie sensiblement selon la taille et les matériaux. Un Sefer Torah moyen pèse souvent entre 4 et 7 kg, un grand format peut atteindre 8 à 12 kg, tandis que les petits formats restent parfois sous les 4 kg. L’épaisseur du klaf, le choix des atzei ‘haïm (les rouleaux de bois) et, chez les communautés séfarades, la présence d’un boitier rigide influencent la masse totale. Le boitier ajoute un volume protecteur et un mode de port différent, alors que les rouleaux « style ashkénaze » sont généralement vêtus d’un manteau textile, plus léger mais qui exige davantage de précautions lors des manipulations.
Choisir la taille adaptée: usages et traditions
Le critère premier reste l’usage prévu. Pour une synagogue active avec plusieurs baalé koreh et un public varié, un format beinoni offre un excellent équilibre: lisible à l’estrade, maniable pour les hagbaha et gelilah, et suffisamment robuste pour un cycle annuel intensif. Les grandes communautés aiment parfois réserver un gadol pour les jours de fête ou les événements majeurs, où l’ampleur visuelle renforce la solennité. À l’inverse, un petit oratoire, une salle d’étude ou une institution itinérante gagneront en souplesse avec un katan, plus facile à transporter et à ranger.
Les traditions locales pèsent également dans la balance. Les rouleaux protégés par un boitier, courants chez les Séfarades, se prêtent bien aux processions et à des lectures dans des espaces variés, la coque offrant sécurité et stabilité. Dans l’univers ashkénaze, où le manteau textile domine, un format moyen limite la fatigue lors des élévations et réduit le risque de glissement. Certaines communautés privilégient des lettres plus grandes pour favoriser la participation du public et du gabbaï; d’autres insistent sur la légèreté afin que des fidèles âgés ou novices puissent porter le Sefer Torah sans appréhension.
Il faut enfin considérer la dignité de la lecture publique, la place disponible dans l’Aron Hakodech et le budget. Un rouleau très petit peut être parfaitement cachère, mais certains usages préfèrent éviter des lettres trop minuscules afin de préserver le kavod hatsibur et la fluidité de la lecture. L’armoire sainte doit accueillir la hauteur du rouleau et la largeur des poignées, surtout en présence d’un tik. Côté financier, la taille augmente la quantité de parchemin, le temps d’écriture et le coût; un beinoni reste souvent la solution la plus rationnelle, mais il vaut la peine de discuter avec le sofer de la densité des colonnes, de l’encre, du type de klaf et des finitions, qui influencent autant la durabilité que le prix.
Trouver l’équilibre entre beauté, tradition et praticité
Qu’il soit destiné à une grande synagogue ou à un minyan de quartier, le choix de la taille d’un Sefer Torah résulte d’un équilibre entre lisibilité, maniabilité, tradition et contraintes pratiques. En dialoguant avec un sofer expérimenté et en tenant compte des usages locaux, de l’espace de rangement et du profil des lecteurs, on parvient à sélectionner un format qui honore la Torah tout en servant au mieux la communauté. Un bon Sefer Torah n’est pas seulement beau à voir; il est juste à porter, clair à lire et fidèle à la tradition qui le fait vivre.
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