Est-il permis d’acheter des tefilines avec du maasser?

Est-il permis d’acheter des tefilines avec du maasser?

par | Juil 30, 2024 | Mezouzot, Tefilines | 0 commentaires

Est-il permis d’acheter des téfilines avec du maasser?

Les autorités halakhiques, parmi lesquelles le Lévouch (chapitre 249, alinéa 1), le Na’halat Chiva (chapitre 8), et le Chout Beth Din Shel Shlomo (Yoré Déa, chapitre 1), ont unanimement établi l’interdiction d’utiliser les fonds du ma’asser (la dîme) pour acquérir des objets ou réaliser des commandements religieux obligatoires tels que le talith, les téfilin, la mézouza, la soucca, les quatre espèces de Souccot, les bougies de ‘Hanoucca, le vin pour le kidouch et la havdala, les quatre coupes de vin de Pessa’h, la matsa, le maror, les repas de Chabbat et de yom tov, le chofar, et bien d’autres.

Cependant, en cas de difficultés financières, il est permis, sous certaines conditions, d’utiliser les fonds du ma’asser pour ces commandements, comme l’indique le Chout Min’hat Its’hak (tome 8, chapitre 82). Cette disposition offre une certaine flexibilité, permettant à une personne financièrement en difficulté de stipuler qu’elle peut utiliser ces fonds pour accomplir ces commandements.

Toutefois, d’autres opinions, telles que celle du Rav Chlomo Zalman Auerbach zatsal dans Halikhot Chlomo (tome 2, chapitre 11, alinéa 1), soulignent que dans une telle situation, il serait préférable de ne pas utiliser l’argent du ma’asser pour l’achat des quatre espèces de Souccot, mais plutôt de les emprunter. Néanmoins, dans des circonstances exceptionnelles, où il n’existe aucune autre possibilité d’accomplir le commandement (par exemple, si personne d’autre dans l’entourage ne possède les quatre espèces), l’utilisation des fonds du ma’asser est permise pour les acheter.

Et si l’on souhaite faire don de ces téfilines à une autre personne ?

Si vous envisagez de faire don de ces téfilines à une personne dans l’incapacité financière de s’en procurer, celle-ci est alors considérée comme étant dans le besoin, et cet acte est perçu comme une contribution de tsédaka. Dans ce contexte, il est autorisé d’utiliser les fonds du ma’asser.

De plus, si cette personne est éloignée du judaïsme et que votre intention est de la rapprocher des commandements religieux, alors l’achat des téfilines devient un acte d’enseignement et d’encouragement à l’observance des mitsvot et à l’étude de la Torah, comparable à une donation faite à une yéchiva. Ici encore, l’utilisation des fonds du ma’asser est permise.

En revanche, si vous souhaitez simplement offrir des téfilines à un ami qui en possède déjà ou à quelqu’un qui envisage déjà d’en acheter, cette somme ne peut pas être déduite du ma’asser, car il s’agit d’un cadeau personnel et non d’un acte de tsédaka.

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