Est-il permis d’utiliser l’argent du maasser pour l’achat d’une paire de tefilines ou de mezouzot?

Les autorités halakhiques, telles que le Lévouch (chapitre 249, alinéa 1), Na’halat Chiva (chapitre 8), Chout Beth Din Shel Shlomo (Yoré Déa, chapitre 1), Taz (chapitre 249, alinéa 1), ont clairement énoncé l’interdiction d’utiliser les fonds du ma’asser (la dîme) pour les commandements religieux obligatoires tels que le talith, les téfilin, la mézouza, la soucca, les quatre espèces de Souccot, les bougies de ‘Hanoucca, le vin pour le kidouch et la havdala, les quatre coupes de vin de Pessa’h, la matsa, le maror, les repas de Chabbat et de yom tov, le chofar, etc.

Cependant, en cas de difficultés financières, il est permis à une personne de stipuler qu’elle peut utiliser les fonds du ma’asser pour ces commandements, comme indiqué dans le Chout Min’hat Its’hak (tome 8, chapitre 82).

D’autres opinions, comme celle du Rav Chlomo Zalman Auerbach zatsal dans Halikhot Chlomo (tome 2, chapitre 11, alinéa 1), soutiennent que si la situation économique d’une personne est difficile, elle ne devrait pas utiliser l’argent du ma’asser pour acheter, par exemple, les quatre espèces de Souccot, mais plutôt les emprunter à quelqu’un d’autre. Cependant, dans des situations exceptionnelles où il n’y a pas d’autre option pour accomplir un commandement (par exemple, si elle se trouve dans un endroit où personne d’autre ne possède ces quatre espèces), elle peut acheter les articles nécessaires avec les fonds du ma’asser

Et si l’on souhaite faire don de ces téfilines à une autre personne ?

Si vous faites don de ces téfilines à une personne qui ne peut pas se les permettre financièrement, elle est considérée comme étant dans le besoin, et il s’agit donc d’une contribution de tsédaka. Dans ce cas, il sera autorisé d’utiliser les fonds du ma’asser.

Si cette personne est éloignée du judaïsme et que vous souhaitez la rapprocher des commandements religieux, l’achat des téfilines devient une forme d’enseignement et d’encouragement à observer les mitsvot et à étudier la Torah, comparable à faire un don à une yéchiva. Dans cette situation également, l’utilisation des fonds du ma’asser est permise.

Cependant, si vous souhaitez simplement offrir des téfilines à un ami qui en possède déjà ou à quelqu’un qui prévoit déjà de s’en procurer, vous ne pouvez pas déduire cette somme du ma’asser, car il s’agit simplement d’un cadeau.