Interdiction de retirer les mezouzot avant déménagement

Interdiction de retirer les mezouzot avant déménagement

par | Juil 30, 2024 | Mezouzot | 0 commentaires

Source et explication de l’interdit de retirer les Mezouzot?

 

Nos maîtres enseignent dans la Guémara Bava Métsi’a (102a) que lorsqu’un locataire s’installe dans une maison, l’obligation de poser les mezouzot lui incombe. Toutefois, lorsqu’il quitte cette maison pour un autre logement, il ne doit pas emporter les mezouzot avec lui, mais les laisser en place.

 

 

Le Talmud relate ainsi l’histoire d’un homme qui, en quittant son domicile, a emporté les mezouzot. Peu de temps après, il a tragiquement perdu sa femme et ses deux fils. Cet enseignement souligne qu’il est interdit de retirer les mezouzot lorsqu’on quitte un logement. Celui qui transgresse cette règle s’expose, ‘Hass Véchalom (que D.ieu nous en préserve), à de graves conséquences.

La Guémara Chabbat (32b) renforce cette idée en affirmant que la négligence dans l’accomplissement de la mitsva de mezouza peut entraîner la disparition des enfants (D.ieu nous en préserve). Cette affirmation repose sur l’enchaînement des versets :

« Ou’htavtam Al Mezouzot Bete’ha Oubish’are’ha » – « Tu les écriras (les versets du Chéma) sur les poteaux de ta maison et sur tes portes, afin que se multiplient vos jours et ceux de vos enfants sur la terre que D.ieu a juré à vos pères de leur donner, comme les jours des cieux sur la terre. »

 

fixation mezouza

Le Nimouké Yossef, citant le Ritva, explique que la mezouza fait résider la Kédoucha (sainteté) de la Chéh’ina (Présence divine) dans la maison. Retirer les mezouzot entraîne donc le départ de la Chéh’ina, d’où l’interdiction formelle de les enlever. 

Dans son commentaire sur le traité Bava Métsi’a, le Ritva précise que la mezouza, placée sur la porte, protège les habitants de la maison. Celui qui les retire prive les futurs occupants de cette protection et les expose ainsi à un danger. C’est pourquoi, par un principe de Mida Kénegued Mida (mesure pour mesure), celui qui retire les mezouzot et prive d’autres enfants de cette protection subit lui-même une perte tragique.

Bien que l’obligation de poser des mezouzot incombe techniquement aux nouveaux occupants, nos sages ont pris très au sérieux le danger spirituel et physique lié au retrait des mezouzot. En effet, il est possible que les nouveaux arrivants tardent à les remettre en place, laissant ainsi la maison sans protection. Pour éviter ce risque, les maîtres du Talmud ont décrété qu’un locataire quittant un logement ne doit pas retirer ses mezouzot si le prochain occupant est un Juif.

retrait d’une mezouza avant un déménagement

 

Peut-on retirer des Mezouzot de qualité supérieure ?

Lorsqu’un locataire a installé des mezouzot de qualité supérieure, souvent coûteuses et difficiles à remplacer, notre maître, le Rav Ovadia Yossef zatsal, précise dans son ouvrage Yébiya’ Omer (tome 3, Yore Déa, chap. 18) qu’il est possible, dans ce cas, d’autoriser l’ancien occupant à reprendre ses mezouzot, sous certaines conditions.

Il devra :

  1. Les envoyer en vérification avant de quitter les lieux.
  2. Installer immédiatement des mezouzot valables (bien que de qualité inférieure) à la place des siennes.
  3. Récupérer ses mezouzot après vérification et les poser dans sa nouvelle maison.

Dans cette situation, il n’y a aucun risque, car la crainte principale de nos sages concernait le fait que le nouvel occupant tarde à poser des mezouzot, exposant ainsi sa maison à un danger spirituel et physique. Or, si l’ancien occupant installe immédiatement d’autres mezouzot, ce risque est écarté.

Il est d’ailleurs recommandé d’effectuer ce remplacement quelques jours avant le départ. De plus, il est possible de demander au nouvel occupant une compensation financière pour les mezouzot laissées sur place.

 

 

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