Source et explication de l’interdit de retirer les Mezouzot?
Nos maîtres enseignent dans Guémara Bava Métsi’a (102a) : : Lorsqu’on loue une maison à quelqu’un, l’obligation de poser les Mezouzot incombe le locataire, et lorsqu’il quittera la maison pour aller habiter ailleurs, il ne devra pas les prendre avec lui, mais devra laisser les Mezouzot fixées dans la maison qu’il quitte. On raconte qu’un homme prit les Mezouzot de la maison qu’il quittait pour aller habiter ailleurs, et quelques temps plus tard il enterra sa femme et ses deux fils. (ce qui signifie que même lorsqu’on déménage, il est interdit de retirer les Mezouzot de la maison que l’on quitte, et si on le fait, on s’expose au terrible danger – ‘Hass Veshalom (qu’Hashem nous en préserve) – de voir disparaître sa femme et ses enfants.)
Il est d’ailleurs intéressant de constater les paroles de la Guemara Chabbat 32b :
A cause de la négligence sur la Mistva de Mezouza, les enfants décèdent (Qu’Hashem nous en préserve), puisque le verset du commandement de la Mezouza est suivit d’un verset qui parle des enfants « Ou’htavtam Al Mezouzot Bete’ha Oubish’are’ha ; Lem’an Yirbou Yeme’hem Vimé Vene’hem » Tu les écriras (les versets du chéma) sur les poteaux de ta maison et sur tes portes afin que se multiplient vos jours et ceux de vos enfants sur la terre que D.ieu à juré à vos pères de leur donner, comme les jours des cieux sur la terre.
Le Nimouké Yossef (ouvrage rédigé par l’un des derniers décisionnaires de l’époque médiévale Rabbénou Yossef H’ABIBA, d’Espagne) explique au nom du Ritva que les Mézouzot font résider la Kédoucha (sainteté) de la Chéh’ina (Présence Divine) sur la maison, et le fait de retirer les Mézouzot provoque le retrait de la Chéh’ina. C’est pourquoi il est interdit de les retirer.
Le Ritva dans ses commentaires sur le traité Bava Métsi’a explique que la Mézouza se trouve à la porte pour protéger les habitants de la maison, c’est pourquoi celui qui retire les Mézouzot de la maison, provoque un danger pour ceux qui viendront ensuite habiter dans la maison. C’est pour cela que – Mida Kénegued Mida (mesure pour mesure) – puisqu’il n’a pas eu de scrupules à priver de protection les enfants de son prochain, les exposant ainsi à un danger de mort, ainsi il arriva à cet homme qui retira les Mézouzot et enterra sa femme et ses enfants.
Il est évident que cette explication peut être davantage approfondie, car l’obligation essentielle de placer les Mezouzot incombe les nouveaux occupants de l’appartement et non ceux qui le quittent. Malgré tout, les choses sont enseignées ainsi par nos maîtres qui ont pris sérieusement en considération le danger qu’il y a dans le fait de retirer les Mezouzot de la maison d’un juif, puisqu’il est probable que les nouveaux occupants tardent à placer les nouvelles Mezouzot.
C’est pour cela que nos maîtres ont interdit aux anciens occupants de reprendre leurs Mezouzot en quittant la maison si l’on sait que le nouvel occupant de la maison est un juif.
Peut-on retirer les Mezouzot de qualités supérieures?
Si l’ancien occupant avait placé des Mezouzot de qualités supérieures, qui lui ont coûtées assez cher, et qu’il lui sera difficile de se procurer des Mezouzot d’aussi bonne qualité, notre grand maître le Rav Ovadia YOSSEF zal écrit dans son oeuvre Yébiya’ Omer (tome 3 section Y.D chap.18) que dans ce cas on peut autoriser l’ancien occupant à reprendre les Mezouzot en les donnant à vérifier, et en plaçant immédiatement dans la maison qu’il quitte d’autres Mezouzot valables mais de qualité moins bonne. Puis, lorsqu’il récupérera ses Mezouzot de la vérification, il pourra les prendre et les placer dans sa nouvelle maison. Dans de telles conditions, il n’y a plus la moindre crainte, car nos maîtres ont seulement envisagé que le nouvel occupant tarde à placer la Mézouza, et provoque par cela un danger pour les membres de sa maison. Mais lorsque l’ancien occupant fixe lui-même immédiatement d’autres Mezouzot, il n’y a plus rien à craindre.
Il est bon de le faire quelques jours avant de quitter la maison, et l’on peut réclamer au nouvel occupant le prix des Mezouzot qu’on lui laisse.